Posted by: africanpressorganization | 19 August 2008

Soudan / Soutenir les moyens d’existence et rétablir les liens familiaux / Le point sur la situation humanitaire

 


Soudan / Soutenir les moyens d’existence et rétablir les liens familiaux / Le point sur la situation humanitaire

 

KARTHOUM, Soudan, 19 août 2008/African Press Organization (APO)/ — Soutenir les moyens d’existence et rétablir les liens familiaux

 
 

Le point sur la situation humanitaire

 
 

Le CICR a continué à aider la population vivant dans des zones reculées à ensemencer les champs et à vacciner le bétail avant l’arrivée de la saison des pluies. Ses équipes ont fourni des secours essentiels aux personnes déplacées au Darfour, enterré les morts à Abyei et rétabli le contact entre les familles au Soudan et leurs parents à Guantanamo. Parallèlement, le CICR a continué à rappeler à l’ensemble des participants au conflit leurs obligations de respecter la population civile et les biens de caractère civil. À la demande du gouvernement soudanais, il a accepté d’aider à la libération et au transfert de 99 mineurs arrêtés en relation avec une attaque lancée au mois de mai dernier sur Omdurman, leur permettant de retrouver leur famille au Darfour.

 
 

Distribution de semences et d’outils au Darfour

 
 

Voici deux mois, le CICR a lancé une opération massive de distribution de semences aux familles dans les zones rurales du Darfour. L’objectif était d’aider 40 000 familles (200 000 personnes) vivant dans des zones agricoles reculées, en particulier dans le Jebel Marra et aux alentours. «En raison de la situation au Darfour, ces familles ont eu du mal à obtenir les produits et les services essentiels dont elles ont besoin», explique Bruno Declercq, agronome du CICR au Soudan. «Ces semences vont améliorer leurs capacités de production et leur situation économique.»

 
 

Chaque ménage a reçu des semences pour les cultures de base et des cultures de rapport, ainsi que des ustensiles essentiels et une «ration alimentaire de protection des semences», destinée à permettre aux familles de ne pas se trouver réduites à consommer les graines plutôt que de les planter.

 
 

À l’heure du bilan de l’opération, le CICR a constaté qu’il avait aidé davantage de personnes qu’attendu. Plus de 500 camions et des centaines de collaborateurs ont en effet permis de distribuer près de 3300 tonnes de semences, de vivres et de matériel agricole à 45 000 familles — c’est-à-dire 5000 familles (25 000 personnes) de plus que l’objectif initial — dans des zones isolées des États du Darfour Nord et du Darfour Sud.

 
 

Campagne de vaccination du bétail

 
 

On dénombre au Darfour environ 20 millions de têtes de bétail, qui représentent le moyen de subsistance et la source de revenu numéro un pour les populations nomades de la région. Le conflit, l’insécurité, les contraintes géographiques et les mouvements constants des populations nomades ont conjugué leurs effets pour rendre de plus en plus difficile l’accès de ces groupes aux soins vétérinaires. Le CICR procède donc à la vaccination de leur bétail dans les zones où ces services ne sont pas disponibles.

 
 

Afin de protéger les animaux contre cinq grandes maladies mortelles, deux équipes du CICR ont achevé une campagne massive de vaccination du bétail dans des zones reculées près de Kabkabiyya, dans le Darfour Nord, en coopération avec le Ministère de la santé animale. Les équipes ont vacciné près de 130 000 têtes de bétail, chameaux, moutons et chèvres.

 
 

Entre le 1er janvier 2008 et la fin de l’opération, au milieu du mois de juillet, les équipes du CICR avaient vacciné au total 500 000 bêtes dans des zones déterminées de séjour des populations nomades, au Darfour Nord et au Darfour Sud. «Les médicaments de la Croix-Rouge sont très bons pour nos animaux», explique un propriétaire de chameaux près de Nyala (Darfour Sud). «Avant, nous perdions de 15 à 20% de nos bêtes à cause des maladies; maintenant, ce chiffre n’est plus que de 5% environ.»

 
 

Les vaccinations reprendront en octobre, à la fin de la saison des pluies. Il est pour ainsi dire impossible de mener de telles campagnes pendant les pluies, car les troupeaux sont alors conduits vers d’autres pâtures plus vertes, et il est difficile d’accéder aux zones reculées.

 
 

Enterrer les morts à Abyei

 
 

Au mois de mai dernier, les combats dans la ville d’Abyei, au centre du Soudan, objet de violent affrontements, avaient laissé un certain nombre de victimes sans sépulture. Une équipe de 14 collaborateurs du CICR et du Croissant-Rouge soudanais formés à la gestion des situations de catastrophes a été déployée dans la ville. Elle a repéré les corps et tenté de les identifier avant d’enterrer dignement les dépouilles de 59 personnes dans un lieu clairement identifié et d’accès facile.

 
 

«L’identification des victimes était impossible», explique Giorgio Negro, le chef de l’équipe du CICR. «Après avoir été laissés à l’air libre près d’un mois, les corps étaient décomposés au point d’être méconnaissables. Nous les avons ensevelis dans un lieu clairement identifié, de façon à ce qu’il soit possible de leur rendre hommage.»

 
 

D’autres équipes se sont rendues à Almujlad, à Agok et à Malwal Ajeu, où des milliers d’habitants d’Abyei avaient fui. Elles y ont réparé les systèmes d’eau et d’électricité à l’hôpital d’Almujlad, pour permettre le bon fonctionnement de la salle d’opérations, acheminé des secours, y inclus des articles de ménage essentiels, assuré l’accès à l’eau potable et mené des recherches d’enfants et de personnes vulnérables à des fins de regroupement familial.

 
 

Soins aux malades et aux blessés

 
 

Le CICR fournit des médicaments et du matériel médical à 10 établissements de soins de santé primaires au Darfour. Durant les mois de juin et de juillet, ces établissements ont soigné près de 24 000 personnes et vacciné plus de 16 000 enfants de moins de 5 ans et femmes enceintes contre huit maladies mortelles.

 
 

L’équipe chirurgicale mobile d’intervention rapide hautement spécialisée du CICR fournit des soins médicaux et chirurgicaux aux victimes des combats qui n’ont pas accès aux services de santé. L’équipe a opéré 33 personnes nécessitant des soins urgents dans diverses villes du Darfour.

 
 

Soins à 136 000 personnes déplacées au Darfour Sud

 
 

Au cours des deux derniers mois, le camp de Gereida a accueilli au moins 6000 déplacés, ce qui a porté sa population à plus de 136 000 personnes et fait de lui le plus grand camp du monde pour personnes déplacées à l’intérieur de leur pays. Les habitants sont attirés par la sécurité et la stabilité du camp, car ils sont épuisés par la lutte et les dangers de la vie quotidienne dans leur village, exacerbés par l’anarchie et l’absence de services essentiels en matière notamment de santé et d’eau.

 
 

Le CICR continue à fournir des rations mensuelles de vivres à la population du camp. L’organisation apporte aussi des services de logement, d’eau, d’assainissement et de santé, en même temps que des soins nutritionnels et des articles de ménage essentiels. Les premiers résultats d’une étude nutritionnelle réalisée au début du mois d’août «indiquent une légère amélioration par rapport à l’année dernière en ce qui concerne l’état nutritionnel des enfants qui reçoivent des soins au centre du CICR avec l’appui de la Croix-Rouge britannique», déclare Martin Bissig, coordonnateur du CICR pour la sécurité économique au Soudan.

 
 

Rétablir les liens familiaux pour les mineurs et les prisonniers soudanais à Guantanamo

 
 

Les visites aux 99 mineurs capturés en relation avec une attaque lancée au mois de mai par les rebelles à Omdurman, la ville jumelle de Khartoum, se sont poursuivies. Le CICR a pu renouer le contact entre près de la moitié des mineurs et leur famille, et 49 d’entre eux au moins ont reçu des réponses aux messages Croix-Rouge qu’ils avaient envoyés à leur famille au Darfour.

 
 

Après l’amnistie présidentielle dont ont bénéficié ces mineurs en juillet, les autorités soudanaises ont prié le CICR d’apporter son concours au regroupement familial. Le CICR facilite cette opération humanitaire et fait tout son possible afin de rétablir le contact entre chacun d’entre eux et sa famille, pour qu’ils puissent ensuite être physiquement réunis.

 
 

Deux des quatre ressortissants soudanais détenus par les États-Unis d’Amérique à Guantanamo ont pu, avec l’assistance du CICR, s’entretenir avec leur famille par téléphone. C’était la première fois qu’ils pouvaient parler à des parents depuis plusieurs années, et ces appels ont été des moments d’intense émotion.

 
 

 
 

SOURCE : International Committee of the Red Cross (ICRC)


Categories