Posted by: africanpressorganization | 23 April 2009

Ghana / Atelier UEMOA / Allocution de M. Gary Quince, Directeur pour Afrique, Pacifique et Caraïbes / Office européen de coopération –AIDCO- Commission européenne, Bruxelles

 


 

 

Ghana / Atelier UEMOA / Allocution de M. Gary Quince, Directeur pour Afrique, Pacifique et Caraïbes / Office européen de coopération –AIDCO- Commission européenne, Bruxelles

 

 

OUAGADOUGOU, Burkina-Faso, 23 avril 2009/African Press Organization (APO)/ — Allocution de M. Gary Quince

 

Messieurs les Ministres,

Messieurs les Commissaires,

Messieurs les Ambassadeurs,

Honorables invités,

Chers collègues,

Mesdames et Messieurs,


Je voudrais en premier lieu remercier l’UEMOA et le gouvernement du Burkina Faso pour l’organisation de cet atelier sur l’impact de la surcharge sur le réseau routier en Afrique de l’Ouest. Je voudrais ensuite aussi saluer cette opportunité de réunir les représentants de tous les acteurs du secteur privé avec les décideurs politiques et techniques de la région pour discuter de ce problème majeur.

La dégradation accélérée des routes par la surcharge des camions, en particulier ceux qui assurent le transport international, est un problème général concernant l’ensemble des États Ouest africains. Malgré des mesures législatives et réglementaires depuis 1982 (en particulier le décret UEMOA), la surcharge des camions ne cesse d’augmenter, prenant des dimensions très préoccupantes à l’heure actuelle. Ainsi, des routes reconstruites pour lesquelles on pourrait espérer une durée de vie de 15 ans sont détruites au bout de 3 à 5 ans, voire moins, ce qui est inacceptable.

Face à ce constat, nous devons noter que le coût de réhabilitation ne cesse d’augmenter et les ressources financières disponibles n’augmentent pas, ce qui entraîne dans la sous- région un scénario très préoccupant de sous-financement des investissements routiers et de l’entretien du réseau. Plusieurs études, dont les résultats ont été exposés au cours de cet atélier, confirment cette situation.

C’est maintenant le moment d’agir résolument sur la réduction de la surcharge car, aujourd’hui nous sommes tous conscients que la situation est intenable, et dans le contexte international de crise économique et financière, les perspectives d’évolution des économies de la sous-région ne permettent pas d’envisager des ressources financières supplémentaires pour assurer le financement des travaux de réhabilitation.

Nous sommes conscients, comme vous, que le problème de la surcharge est complexe, qu’il y a des répercussions financières sur les transporteurs, les chargeurs, ainsi que sur les producteurs et consommateurs. Il faut travailler ensemble pour sortir de ce cercle vicieux et gérer plus efficacement le transport et le patrimoine routier sur base de solutions ou tous les acteurs y trouvent leur compte.

 

Il est certainement nécessaire de passer par une concertation entre tous les partenaires. J’ai bien noté, au cours des débats de ces derniers jours, que plusieurs intervenants ont souligné la nécessité d’améliorer significativement l’efficience du transport à chacune des étapes de la chaîne logistique, depuis les formalités au port, en passant par la suppression des tracasseries et prélèvements illicites, par la réduction de l’attente aux frontières, et une amélioration des formalités le dédouanement à l’arrivée, etc.

 

Je peux bien comprendre que la surcharge peut être utilisée comme une opportunité d’augmenter les recettes par voyage. Mais tout bénéfice individuel tiré de la surcharge est sans commune mesure avec le coût financier pour le secteur public et les coûts économiques et sociaux générés par la dégradation accélérée des routes à cause de ce problème. En outre, à moyen terme, cette dégradation à des conséquences négatives pour les transporteurs au niveau de leurs coûts opérationnels.

 

Les gains générés par un système de transports plus ouvert et plus concurrentiel, et donc plus efficace, sans goulots d’étranglement compenserait largement les surcoûts liés à la mise en conformité avec les règles concernant la charge a l’essieu. De même, un secteur professionnel bien formé et bien organisé, le rééquilibrage des relations entre chargeurs et transporteurs et un meilleur contrôle de l’accès à la profession sont autant d’atouts au bénéfice des économies de la région.

 

Les Organisations régionales, UEMOA et CEDEAO, ont un rôle clé à jouer, comme par exemple faire approuver et appliquer une politique de concurrence progressive entre transporteurs, la création d’un véritable marché régional unique des transports, comme cela a été fait en Europe.

 

Le rôle des Autorités portuaires, en début de la chaîne, est primordial.

 

Vôtre défi en tant que responsables techniques et politiques est de garantir que des mesures seront prises pour assurer le respect des règles nationales et communautaires en termes de transport, notamment en ce qui concerne le contrôle de la charge à l’essieu ainsi que la suppression des tracasseries et prélèvements illicites.

 

Les partenaires au développement sont prêts à vous appuyer et à vous aider à mettre en place progressivement vos politiques en la matière. La Commission européenne, dans le cadre du 10ème FED à déjà programmé plus d’ 1Milliard d’€ pour le secteur transport routier dans cette région, dont 650 Millions € sont déjà approuvés ou en cours d’approbation cette année. Dans ces programmes, le contrôle de la charge à l’essieu figure déjà comme une condition essentielle de durabilité de ces programmes. Nous sommes prêts à examiner avec vous toute possibilité pour appuyer davantage vos efforts dans ce domaine.

 

D’autres aspects pourront être explorés comme le renouvellement du parc des camions ainsi que le renforcement des politiques de gestion du patrimoine routier.

 

Messieurs les Ministres,

En conclusion, la situation actuelle est intenable. Sans une amélioration significative de la gestion de la route, le réseau routier principal d’Afrique de l’Ouest continuera à se détériorer d’une façon accélérée.

Il est impératif que les pays de l’Afrique de l’Ouest confirment leur volonté pour régler le problème de la surcharge via l’application effective de leurs propres règles. Pour cela il faut, entre autres, impliquer tous les acteurs (chargeurs, transporteurs, producteurs, consommateurs, autorités portuaires…) afin qu’ils soient parties prenantes de la solution et non partie du problème.

 

Messieurs les Ministres, je vous confirme que les partenaires au développement restent à votre disposition pour vous accompagner dans ce processus, certes difficile, mais absolument essentiel.

 

Je vous remercie.

 

 

SOURCE 

European Commission


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