Posted by: africanpressorganization | 11 September 2013

3ÈME RÉUNION DES CHEFS DES SERVICES DE RENSEIGNEMENTS DE LA RÉGION SAHÉLO-SAHARIENNE: ALLOCUTION DE L’AMBASSADEUR RAMTANE LAMAMRA, COMMISSAIRE À LA PAIX ET LA SÉCURITÉ DE L’UNION AFRICAINE


 

3ÈME RÉUNION DES CHEFS DES SERVICES DE RENSEIGNEMENTS DE LA RÉGION SAHÉLO-SAHARIENNE: ALLOCUTION DE L’AMBASSADEUR RAMTANE LAMAMRA, COMMISSAIRE À LA PAIX ET LA SÉCURITÉ DE L’UNION AFRICAINE

 

ADDIS ABEBA, Ethiopie, 11 septembre 2013/African Press Organization (APO)/ ALLOCUTION DE L’AMBASSADEUR RAMTANE LAMAMRA, COMMISSAIRE À LA PAIX ET LA SÉCURITÉ DE L’UNION AFRICAINE

Monsieur le Secrétaire d’Etat à l’Intérieur et à la Sécurité de la République du Tchad,

 

Monsieur le Haut Représentant de l ‘UA pour le Mali et le Sahel,

 

Mesdames et Messieurs les chefs des Services de Renseignement et de Sécurité,

 

Mesdames et Messieurs les représentants des organisations régionales et autres structures compétentes,

 

Mesdames et Messieurs les experts,

 

Mesdames et Messieurs,

 

Nous voici rassemblés à N’Djamena pour la 3ème rencontre des Chefs des Services de Renseignement et de Sécurité des pays de la région sahélo-saharienne. Intervenant après les réunions de Bamako, en avril, et d’Abidjan, en juin dernier, les assises de N’Djamena marquent une nouvelle étape dans le processus que les Ministres des pays de la région ont lancé à Nouakchott, en mars 2013.

Je voudrais, d’emblée, me féliciter de la régularité avec laquelle les réunions des Chefs des Services de Renseignement et de Sécurité se sont tenues, respectant le calendrier convenu dans les conclusions de la réunion ministérielle de Nouakchott. À la Commission de l’Union africaine, nous voyons dans cette dynamique une illustration de la volonté et de l’engagement de tous les pays concernés d’inscrire résolument les initiatives visant à relever les défis sécuritaires auxquels la région est confrontée dans une entreprise soutenue de coopération et d’action collective, animés que sont nos États par la conscience aigue d’une responsabilité partagée.

 

À dire vrai, il ne saurait en être autrement. Les menaces qui pèsent sur la sécurité et la stabilité de la région et, partant, sur ses perspectives de développement et le bien-être de ses populations sont de nature transnationale. Il y a bien longtemps que les groupes armés, terroristes et criminels ne sont plus contraints dans leurs desseins par les frontières qui séparent nos pays. Dès lors, toute réponse qui se veut efficace ne peut qu’être collective.

 

Mesdames et Messieurs,

 

Dans les conclusions opérationnelles adoptées lors de la réunion d’Abidjan, vous étiez convenu de nombre de mesures visant à approfondir la coopération sécuritaire et à renforcer les capacités des services compétents des pays de la région. En accolant l’épithète ‘opérationnelles’ à vos conclusions, vous avez clairement voulu marquer votre détermination à agir et à agir ensemble. Est-t-il besoin de souligner que face à la menace qui pèse sur la sécurité et la stabilité de la région, le temps est à une action qui soit à la mesure des dangers et des risques.

 

Je me réjouis de ce que nombre des mesures convenues à Abidjan ont été mises en œuvre ou sont en cours d’exécution. Je voudrais, à titre d’illustration, relever la conclusion, il y a quelques jours, de la mission conjointe que le CISSA, le CAERT et l’UFL ont effectuée en Libye, pour évaluer les défis sécuritaires identifiés lors de la réunion d’Abidjan et convenir avec les autorités libyennes des réponses à leur apporter. Cette mission s’est déroulée concomitamment avec la tenue, à Tripoli, d’un atelier sur la sécurité aux frontières. Par delà les effets escomptés sur les plans technique et opérationnel, ces deux initiatives vont, à n’en pas douter, grandement contribuer au renforcement de la confiance entre les pays de la région. La confiance est un ingrédient indispensable à l’approfondissement de la coopération sécuritaire entre les pays de la région et à la prise d’actions collectives. D’autres avancées ont été enregistrées en ce qui concerne l’échange d’informations et les consultations entre les services de renseignement et de sécurité.

 

Nous devons persévérer dans nos efforts. La menace n’a pas disparu. La poursuite des actions du groupe terroriste Boko Haram au Nigéria, les incidents sécuritaires qu’à connu la Tunisie ces dernières semaines et les tentatives de reconstitution et de regroupement de groupes terroristes au nord Mali sont là pour rappeler, si besoin était, que nous ne pouvons pas, ne devons pas, baisser la garde. La vigilance est plus que jamais de rigueur.

 

Aussi, nous devons renforcer la mise en œuvre des mesures déjà convenues. Ici, je ne saurais trop insister sur l’importance que revêt la mise en place, par le CISSA, du système de communication sécurisé entre les services des pays de la région. Un autre volet de l’action collective doit porter sur le suivi des missions d’évaluation entreprises au Niger, après les attentats terroristes d’Agadez et d’Arlit, et en Libye, notamment en mobilisant le soutien requis et en renforçant les capacités existantes, y compris à travers l’échange d’expériences. Je suis convaincu que vos délibérations aideront à identifier les modalités de la poursuite et du renforcement de l’action déjà entreprise.

 

Les résultats de vos travaux auront un impact sur la réunion ministérielle qui aura lieu ici même, demain. Celle-ci sera la deuxième du genre après celle de Nouakchott, en mars 2013. Elle sera l’occasion pour nos Ministres de faire le bilan du chemin parcouru depuis le lancement du Processus de Nouakchott, sur la base du rapport soumis par la Commission. Cette réunion permettra également de tracer les contours de notre action collective pour le semestre à venir.

 

Mesdames et Messieurs,

 

Il est hautement symbolique que la présente réunion se tienne à N’Djamena. Le choix du Tchad pour abriter les présents travaux se veut naturellement un acte de reconnaissance de la contribution inestimable de ce pays à l’effort collectif qui a permis de libérer le nord du Mali de l’emprise des groupes armés, terroristes et criminels. En déployant nombre de ses vaillants soldats hors de ses frontières nationales, le Tchad a fait preuve d’une solidarité agissante et d’un engagement panafricaniste remarquable.

 

Je saisis cette occasion pour exprimer, une fois encore, l’appréciation de l’UA au Président Idris Déby Itno et à son Gouvernement, ainsi qu’au peuple tchadien, pour les sacrifices consentis et le courage démontré par les soldats tchadiens, aux côtés de leurs frères d’armes sur le terrain. Je les remercie également pour avoir accepté d’abriter cette réunion et pour la chaleur de leur accueil, en cette terre généreuse et hospitalière.

 

Je souhaite plein succès à vos travaux de Ndjamena et vous remercie de votre attention.

 

SOURCE 

African Union Commission (AUC)


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